L’invasion des Pays-Bas

Pays-Bas, 10 mai 1940 – 15 mai 1940
Le 9 mai 1940, de la mer du Nord à la Moselle, les forces armées allemandes se massent à la frontière et s’apprêtent à attaquer. Le lendemain, à l’aube, les armées du Reich pénètrent simultanément aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. Aussitôt, le gouvernement néerlandais décrète l’état de guerre avec l’Allemagne. Les terrains d’aviation, les gares et les voies ferrées sont soumis à de violents bombardements de la Luftwaffe. Des parachutistes allemands sont largués en quatre points à l’ouest du pays – au nord et au sud des ponts de Moerdijk, près de Dordrecht, sur le terrain d’aviation de Waalhaven, près de Rotterdam, et près de La Haye. Ils ont reçu pour mission de sécuriser les principaux ponts du pays, à Rotterdam, Dordrecht, La Haye et Moerdijk, afin d’ouvrir la voie à la voie aux forces d’invasion.
À 4h, les ponts de Moerdijk sont bombardés et, peu après, un bataillon de parachutistes est lâché ; deux compagnies atterrissant au sud des ponts, deux autres au nord. Après une lutte acharnée, les Allemands s’emparent des ouvrages intacts. À peu près au même moment, un autre bataillon de parachutistes est lancé sur Dordrecht, et, malgré une farouche résistance, occupe le pont de Dordrecht dans l’après-midi. Les bombardiers allemands commencent à attaquer Waalhaven à 3h55 et, une heure plus tard, un bataillon de parachutistes est lâché sur le terrain d’aviation et à l’est de celui-ci. En dépit d’une farouche opposition, la ville tombe rapidement aux mains des Allemands. Dans le sud de Rotterdam même, à Feyenoord, cinquante parachutistes touchent le sol. Ils gagnent aussi vite que possible les ponts sur la Meuse, dernier obstacle sur le chemin de la XVIIIe armée qui arrive du sud. À 5h, douze hydravions Heinkel 59 se posent sur la rivière, des deux côtés des ponts, et débarquent 150 hommes qui occupent les rives nord et sud de la Meuse. Au même moment, un commando allemand, qui s’est infiltré aux Pays-Bas quelques jours plus tôt, et auquel des membres du NSB déguisés en garçons de ferme et policiers néerlandais prêtent main-forte, tente de s’emparer des ponts du Mas et de la Yssel. Dans les combats, tous les ponts sont détruits, sauf un pont ferroviaire qui permet à un train blindé de passer et de débarquer des troupes sur les arrières des lignes néerlandaises. Les Allemands se sont ainsi emparés dès les premières heures de quelques points de passage importants qui vont permettre aux Panzer d’Hitler de se frayer immédiatement un passage par la Belgique.

À 5h35, soixante-seize divisions allemandes entrent aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. Dès 7h, les ponts de Veldwezelt et de Vroenhoven sur le canal Albert sont entre les mains des parachutistes allemands. Moins d’une heure plus tard, en application du plan Dyle-Breda, les troupes françaises, ainsi que le corps expéditionnaire britannique, pénètrent en Belgique et aux Pays-Bas. Le 16e corps blindé allemand traverse la mince bande du Limbourg et s’empare de Maastricht dans la matinée. Une partie de ses chars franchit la Meuse et le canal Albert sur les ponts conquis par les unités aéroportées. Il est suivi par la VIe armée allemande qui se porte sur la Meuse, de part et d’autre de Maastricht.
Le prochain objectif est Rotterdam où, au cours de la nuit du 10 au 11 mai, des renforts sont largués. Le 11 mai, trois divisions anglaises se positionnent sur la rive gauche de la Dyle, entre Wavre et Louvain, tandis que les forces mécanisées françaises traversent la frontière belge et entrent aux Pays-Bas. Au cours de la matinée, les défenseurs néerlandais parviennent à reprendre Dordrecht, ainsi que le village de Mill, au sud-est de Nijmegen. Mais, en dépit de la résistance acharnée des troupes néerlandaises, les événements tournent à l’avantage des Allemands. Dans l’après-midi, après quatre heures d’intenses combats, les soldats du royaume, pris à revers après que les Allemands ont procédé à des largages massifs de parachutistes dans le secteur de La Haye et de Rotterdam, n’ont pas d’autre solution que de se retirer de la frontière. Dans la journée, la R.A.F. bombarde l’aérodrome de Waalhaven tenu par les Allemands. Dès la fin de la journée, les forces néerlandaises sont considérablement désorganisées. L’interruption des communications à travers la partie centrale du pays empêche les forces réparties sur les côtes de se porter vers l’est, comme il était prévu, pour servir de réserve aux forces qui sont chargées de défendre la frontière.
Le 12 mai, la VIIe armée française, ayant pénétré aux Pays-Bas, combat autour de Tilburg, mais cède devant la pression allemande. Dans la journée, elle reçoit l’ordre d’évacuer la région de Breda et de se replier sur Bergen-op-Zoom et Anvers. Dès lors, c’est la déroute. Dans l’après-midi, les Allemands sont totalement maîtres d’Harlingen et des provinces du nord. Pour autant, les Néerlandais ne s’avouent pas vaincus. Ainsi, en fin de journée, l’aérodrome de Waalhaven est repris aux Allemands. Ces derniers sont alors contraints de se replier au sud de la Maas.
Le même jour, la princesse héritière néerlandaise et sa famille embarquent sur le destroyer britannique HMS Codrington à Ijmuiden. Le lendemain, la reine Wilhelmine, accompagnée du gouvernement, quitte le pays à bord du destroyer britannique HMS Hereward. Un gouvernement néerlandais est constitué à Londres, ce qui permet aux Pays-Bas de rester officieusement dans la guerre.
Le 13 mai, dans la nuit, les premières bombes tombent sur Amsterdam et, dès l’aube, c’est au tour de Rotterdam de subir les bombardements de la Luftwaffe. Les forces néerlandaises tiennent toujours la ville et l’étau ne cesse de se resserrer sur le pays. Ayant rejoint les parachutistes préalablement largués sur Dordrecht et Moerdijk, la 9e division blindée allemande coupe les Pays-Bas en deux. Les autorités militaires n’ont guère d’autre choix que de donner l’ordre de repli sur la ligne de défense de la Waterlinie. Le jour même, Hitler signe la directive n°11 sur la conduite de la guerre : l’armée néerlandaise étant plus forte que prévu, elle doit être brisée le plus rapidement possible.
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