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O.S.E. – Le sauvetage des enfants juifs

Mis à jour le 16/08/2021
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Fondée il y a un siècle, l’OSE, l’Œuvre de secours aux enfants, a été la plus importante organisation de sauvetage des enfants juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce documentaire réunit les témoignages de nombreux hommes et femmes. Certains, sauvés et d’autres, sauveurs.

« Mon père marchait dans la rue, se souvient Theo Breniq, quand il a été arrêté par deux hommes de la SA qui lui ont demandé s’il était juif. Il a répondu « oui” et il a été immédiatement arrêté et envoyé à Dachau. » À Berlin, le père et le frère de Norbert Bikales ont connu le même sort. « Ma mère, explique ce dernier, a cherché à toute force un moyen pour me sauver et elle a pris une décision très courageuse : elle m’a inscrit sur une liste d’enfants en partance pour l’étranger. » Arrivés en France après la Nuit de cristal en 1938, Theo et Norbert, comme plus de 350 enfants juifs originaires d’Allemagne et d’Autriche, sont recueillis dans l’une des quatre maisons que gère alors l’OSE en région parisienne. À partir de juin 1940, le nord de la France est occupé par l’armée allemande. Évacuant ses petits protégés en zone libre, l’OSE y ouvre cinq nouvelles maisons d’enfants, mais quand, avec la loi du 3 octobre 1940, Vichy déclare la guerre aux Juifs, ce sont dès lors les enfants des Juifs français et des Juifs étrangers installés en France qui vont avoir besoin de son aide. « Le mari n’était plus là pour apporter sa paie, il n’y avait pas un sou à la maison. Il fallait les aider moralement, les aider matériellement, les aider de toutes les façons », rappelle Renée Ortin, assistante sociale de l’UGIF-OSE à Paris.

Faire sortir à tout prix les enfants des camps…

« Il était demandé aux familles qui habitaient à la campagne d’héberger un enfant moyennant finances pour qu’il puisse souffler, précise l’historienne Sabine Zeitoun. En faisant cela, l’OSE s’était déjà constitué un réseau de familles… » Un réseau dont elle va se servir, à partir de l’été 1942, pour « placer » les enfants qu’elle prend en charge. Pourtant, un autre défi attend l’OSE : veiller sur les enfants qui, arrêtés ou raflés avec leurs parents, sont détenus dans de nombreux camps d’internement, de Pithiviers à Rivesaltes. Prendre soin d’eux, alors que sur place tout le monde manque de tout, c’est ce que vont faire un grand nombre d’« internées volontaires » de l’OSE, telles que Dora Wertzberg, Madeleine Kahn, Gaby « Nini » Cohen ou encore Vivette Samuel. « La personne la plus importante qui va intervenir dans les camps est le médecin Joseph Weill, rappelle l’historienne Katy Hazan, conseillère historique de ce documentaire. Il ne se fait aucune illusion sur le régime nazi et sur la suite des événements. Il dit : « L’important, c’est que les gens sortent des camps. Comme on reste dans la légalité et que l’on ne peut pas en faire sortir les adultes pour l’instant, essayons de faire sortir les enfants.” » Pour les arracher à leurs geôliers, l’OSE va mettre en place une structure clandestine, confiée au résistant lyonnais Georges Garel. Son réseau, celui de Georges Loinger et d’autres vont organiser le passage en Suisse et en Palestine, via le Portugal, de plusieurs centaines d’enfants des camps français. En avril 1945, l’OSE prendra en charge 426 petits survivants de Buchenwald. Parmi eux, le futur prix Nobel de la paix Elie Wiesel. « Je suis convaincu, dit-il, que chacun passé par l’OSE pourrait dire les mêmes choses, raconter les mêmes histoires et exprimer les mêmes mots de reconnaissance. »

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