Ligne de démarcation, une blessure française

De juin 1940 à février 1943, la ligne de démarcation qui s’étend de la frontière espagnole à la frontière suisse a divisé la France pendant près de trois ans, de juin 1940 à février 1943. L’envahisseur allemand a tracé un trait de crayon désordonné sur la carte de France, à travers treize départements et six régions françaises existantes : Franche-Comté, Bourgogne, Auvergne, Centre, Poitou-Charentes et Aquitaine – dans le but d’humilier à jamais une nation vaincue. Cette vidéo retrace l’histoire de la ligne d’environ 1 200 kilomètres placée sur les vaincus par les Allemands, qui fut l’un des signes les plus intolérables de l’Occupation pour les Français, contraints de retourner dans leur patrie. Elle fut également utilisée comme une sorte de chantage politique à l’encontre de l’administration de Vichy, au fur et à mesure de son adoucissement et de son durcissement.
Nous retraçons les 1 200 kilomètres de cette ancienne frontière artificielle pour expliquer l’histoire de cette ligne de démarcation. Un voyage en véhicule, à pied, à vélo ou en avion à travers des départements, des villes, des fermes, des résidences et des quartiers qu’elle a souvent divisés de manière arbitraire afin d’enregistrer des paysages et des lieux en demi-images. L’envahisseur allemand a provoqué un traumatisme de déchirure et de séparation arbitraire en créant cette frontière.
Les arrêts thématiques le long de la ligne sont la Résistance, la façon dont les combattants de la France libre ont utilisé la ligne pour des opérations clandestines, les voies d’évasion et les chasses à l’homme, le marché noir, les voies d’évasion et les chasses aux Juifs, et le passage clandestin massif organisé par Vichy pour récupérer ses soldats au début de la guerre, ainsi que ceux dont les familles ont été séparées et qui ont lutté. Toutes ces visites servent de prétextes à une plongée dans l’histoire et dans l’histoire humaine. Les principaux protagonistes du film sont les derniers témoins directs de l’histoire, les habitants, les résistants et les historiens.